Jour 19
Il pleut de ce matin. L’eau a un peu gouté à l’intérieur mais on n’est pas trempé donc ça va. Je me réveille à 5h. Gégé marmotte encore. Je pars lire à l’intérieur du lodge en attendant qu’elle se réveille, j’en profite pour recharger le portable et réfléchir à la suite des évènements. Nous devons rejoindre la côte sud. Pour cela plusieurs solutions :
- Rejoindre Egilsstadir en stop puis prendre un bus pour rejoindre Hofn ;
- Faire du stop tout court, pour tout le trajet.
Nous avons prévu de faire un arrêt à :
- Skaftafell pour de la rando à la journée ;
- Le lac glaciaire de Jokulsarlon
- Et enfin l’avion abandonné dans le désert de Solheimasandur, emblématique de l’Islande (par les touristes tout du moins…)
Il n’y a pas beaucoup d’agitation dans le gite, va-t-on trouver quelqu’un pour nous conduire à destination ? Ce n’est pas gagné !
7h30. Pas grand monde de levé…
En voiture !
Nous prenons le ptit déj sous la tente puis nous plions les affaires afin de pouvoir commencer les démarches auprès des gens qui quittent l’hôtel..
Je reçois un message de Jeff, sa balise fonctionne à nouveau (il avait eu un problème de connexion quelques jours auparavant) mais il est en rade de gaz et de bouffe, il nous demande de lui laisser deux trois lyophi au gîte afin qu’il puisse les récupérer. Finalement, on a du mal à se comprendre, les message n’arrivent pas dans le bonne ordre et nous sommes confus sur sa position exacte. Il nous dit de laisser tomber finalement.
8h30, nous voilà fin prêt pour attaquer le stop.
1er essai : des espagnols, pas de places…
2e essai : un couple italien qui veut bien nous déposer non pas à Egilsstadir mais carrément 100km après Hofn ! Soit plus de 3h de route ! Jackpot !
Le temps est complètement pourrie sur la route, nous empruntons une route bitumé qui serpente parmi des falaises encaissées, nous sortons des terres pour rejoindre la route 1, littorale et prenons la direction de Höfn.
Au cours du trajet, nous discutons peu mais nous apprenons que c’est le père et la fille et non un couple.
Finalement, ils nous déposent carrément à Jokulsarlon ! Juste avant nous nous sommes faits arrêter par la police islandaise. L’italien ne faillit pas à sa réputation au niveau de la conduite puisqu’il se fait prendre pour excès de vitesse. L’amende délivrée par l’agent augmente considérablement leur budget, pas moins de 300 euros ! On ne rigole pas en Islande avec la sécurité routière !
Le lac de Jokulsarlon est blindé. Encore plus qu’en 2010 ! Je dirais que c’est multiplié par 10 ! Le parking est complet, les bateaux de touristes tournent sans arrêts, les bus touristiques arrivent et repartent constamment. La boutique est bondée. Nous nous y arrêtons d’ailleurs pour nous restaurer puis nous partons nous balader vers le nord du lac, loin de la foule afin de profiter du spectacle. Des centaines de morceaux de glace détachés du Vatnajökull qui rejoignent tranquillement la mer. De temps à autres, nous entendons des bruits sourds témoignant de la glace qui se rompt à l’avant du glacier. Nous restons un long moment à observer cette débâcle glacée puis nous retournons sur le parking afin de continuer notre périple. Direction Skaftafell !
En moins de 5 minutes, un couple de Français nous prend et nous dépose directement au camping de Skaftafell ! Parfait ! Encore Merci !
Le site de skaftafell s’est également développé ! C’est une vraie usine à touriste ! Il y a un centre avec pas mal d’infos sur la géologie, la volcanologie etc. Très intéressant ! Une boutique souvenir et une cafétéria géante ! Le camping est également bondé.
Nous faisons le plein de Skyr et nous partons nous coucher.
Contrôle de Police !
Ptit Tour autour de Jokulsarlon
Jour 20
Nous nous réveillons vers 6h avec l’impression d’avoir fait la grasse matinée ! Il ne pleut plus, on va pouvoir aller se balader dans les montagnes environnantes.
On prend notre ptit déjeuner et comme nous n’avons plus de gaz, on va tester les lyophilisés froid. Suffit de mettre de l’eau froide dedans et d’attendre 30 minutes. On les prépare avant de partir, ils seront prêt quand on reviendra de notre excursion.
8h30, on part pour faire le circuit le plus long qui nous amène à Kristinatindar. Nous empruntons le réseau de sentier très bien entretenu alors que le camp se réveille à peine, il n’y a pas grand monde pour le moment. Nous longeons la langue glaciaire de Skaftafellsjökull, les nuages envahissent peu à peu la vallée, c’est magnifique. Alors que nous arrivons au pied de Kristinatindar, les nuages ont enveloppé son sommet. Il n’y plus aucun intérêt par conséquent nous prenons l’option courte pour rejoindre le camp.
Sans nos sacs, nous avons l’impression de voler et nous avons un bon rythme ! Pendant la descente, je cogite à fond sur ce que je dois faire au retour de vacances, le boulot tout ça… Le tout sur l’air des Yeux d’Emilie ou de Gitano qui revient sans cesse !
Nous terminons notre boucle en passant par la cascade de Svartifoss qui commence à être bondé de monde. Elle n’a pas bougé et s’écoule toujours à travers ses orgues basaltiques géométriques. On fait environ 18km finalement, une bonne journée ! On rentre à la tente et on déguste nos lyophilisés froid ! Ce n’est pas si mauvais !
Skaftafelljökull
On range le matériel et on retourne au centre touristique pour aller voir les panneaux et un ptit film sur le glacier et les phénomènes de Jokulhaup. Ces lacs sous glaciaires qui se forme lors d’une éruption et qui cèdent brutalement, inondant très violemment la plaine sédimentaire située en aval! Les images sont impressionnantes, des rochers de la taille de maison sont emmenés à la mer.
Début d’après-midi, nous partons nous positionner pour faire du stop mais nous ne sommes pas les seuls ! Il y a déjà 4 personnes devant nous… Ce n’est pas gagné ! Malgré l’importante influence sur la route, personnes ne nous prends !
On retourne au centre, nous prendrons le bus de ville qui passe en fin de journée. En attendant, on se goinfre de Skyr et de sandwich à la cafétéria. Craquage total !
18h, le bus arrive. On sympathise avec un bikepacker qui veut prendre le bus mais il ne peut finalement pas monter…
Vik
En mode TARP
Dans le bus pour Vik
Nous arrivons à Vik rapidement vers 20h et direction le Strondin Bar, pour un bon restaurant ! La ville est prise d’assaut par les touristes (dont nous faisons partis au final…). Il n’y a plus de table pour 2 dans le restaurant et le serveur nous propose de nous mettre à quatre avec un autre couple de quinqua canadien non francophone. Très sympa, on discute un peu pendant que l’on déguste nos plats. Le service est nickel et rapide ! Nous prenons de l’agneau mariné, cabillaud fumée puis burger pour moi et brandade de poisson pour Géraldine. Un ptit skyr maison aux fruits rouges en dessert. Trop bon !
D’ailleurs, trop bon trop con, le serveur à la caisse se trompe et veut nous faire payer que les bières. Je lui dis et il se plante encore en oubliant les entrées. Cette fois ci on dit rien, tant pis pour lui !
Le jour commence à décliner, il faut se trouver un coin pour bivouaquer. Il y a bien le camping mais on opte pour une nuitée sur la plage de sable noir de Vik en mode Tarp !
On s’endort bercé par le bruit du déferlement des vagues… Pourvu qu’il ne pleuve pas cette nuit !
Vik
Jour 21
Réveil à 6h, nous avons bien dormi et au sec ! Ptit déjeuner face à la mer puis direction les falaises pour aller observer les colonies de Macareux moines (entres autres). Par rapport à la dernière fois, ils nichent beaucoup plus haut ! On escalade la falaise et l’on se retrouve vite à une hauteur assez vertigineuse ! Mieux vaut ne pas tomber, la chute pourrait être fatale !
On arrive à s’approcher pour observer les ptits oiseaux qui volètent un peu partout autour de nous parmi également d’autres oiseaux marins. On reste un bon bout de temps à les observer puis nous redescendons pour aller faire des courses pour l’apéro de ce soir que nous devons faire dans l’avion abandonné ce soir.
Nous allons au supermarché du coin mais il n’y a pas de bières… Beh non, c’est vendu dans les Vinbuddin et il n’ouvre pas avant un moment et surtout bien après l’heure de départ du bus qui doit nous amener à Skogafoss.
On choisit les bières. Nous attendons 12h puis nous allons acheter quelques bières locales avant de nous diriger vers la route principale pour faire du stop.
Au bout de 30 min, on voit arriver une voiture complètement pourrie avec un type en marcel, short et casquette. Faciès de routier, peau burinée et accent anglais incompréhensible. C’est un Islandais pure souche et marin pêcheur. Enfin nous sommes en contact avec l’autochtone, on en profite pour avoir des infos sur la vie islandaise, il s’épanche assez sur l’augmentation du nombre de touristes sur l’île pendant la période estivale. Selon lui, il y a bien trop de touristes. Ils sont sales, il y a de plus en plus de déchets tout autour de la route 1. Les islandais n’ont pas leur mot à donner sur la montée du tourisme. On comprend qu’il y a beaucoup de chevaux sur l’île pour la viande qu’ils revendent au Japon. Mais après quelques recherches, je pense qu’on a rien compris car j’ai rien trouvé sur ce sujet…
Ils se délectent également des macareux grillés qui un goût salé du fait qu’ils boivent de l’eau de mer. Il nous confirme le fait que les baleines sont actuellement chassées pour satisfaire les touristes et le folklore local… C’est triste !
Escalade pour aller observer les macareux
Walking dead
Site très touristique
Bivouac à l'abri
Le type nous dépose directement devant le chemin qui amène à l’avion. Contrairement à ce que j’imaginais, c’est bondé de touristes ! Ce n’est plus du tout « secret » et c’est un arrêt quasi systématique pour tout le monde…
Nous faisons les quelques kilomètres de piste pour atteindre le site, nous croisons pas mal de monde et l’avion est submergé par la foule. Nous nous postons en retrait, sur les hauteurs pour déguster nos lyophilisés froids puis nous décidons de planter la tente dans un vallon à l’écart et d’attendre que la foule s’en aille. Pour que l’on puisse en profiter tout seuls !
En attendant, je pars explorer les environs pendant que Gégé bouquine dans la tente. De retour, on prend l’apéro vers 20h et on se gave ! Bières, saumon, chips, gâteaux… Finalement repu et crevé, on décide de se lever tôt demain matin pour aller prendre le ptit déj dans l’avion.
Apéro
Solheimasandur
Jour 22
Levé 6h sous des gros nuages et un ptit crachin islandais. On range vite le matériel et on se dirige rapidement vers l’avion.
Ce n’est pas possible ! Il y a déjà du monde ! à 6h30 du mat’ ! Un groupe de chinois qui pose chacun leur tour devant l’épave. Finalement, ils ne restent pas et s’en vont rapidement. On a la carcasse pour nous tout seul !
Ambiance irréelle… Cette épave d’avion, ce sol noir et ce ciel gris, l’atmosphère est vraiment étrange… On mange à l’intérieur puis on quitte le site après plusieurs photos. Nous rallions le site Skogafoss où nous devons prendre le bus pour rejoindre Reykjavik. Le crachin a repris, j’ai chaud, je transpire, je suis pas à l’aise… On tente le stop mais cela ne fonctionne pas alors on marche le long de la route 1 comme des âmes en peine.
On arrive à Skogafoss. Bondé. Café au restaurant devant les JO puis nous prenons le bus. Bondé. 3h plus tard, nous arrivons au camping de Reykjavik. Bondé.
Le camping est plein de français, il s’est agrandi et est vraiment bien aménagé ! Cuisine commune, salle de repos, plein de matos à donner ou à laisser. Douches chaudes… Bonheur !
On profite de la cuisine pour se faire une énorme polenta puis on part faire la sieste !
Vers 19h, on se réveille et on part vers le centre-ville pour flâner, manger au restau, profiter des bars…
Retour au camping vers 23h30.
Du monde à 6h !
Coucou Gégé !
L'Avion abandonnée Islandais
Dernier Jour
C’est notre dernier jour. Nous prenons l’avion très tôt demain matin. L’objectif est de veiller en ville assez tard puis d’aller dormir dans la gare routière BSI pour prendre la première navette pour l’aéroport de Kéflavik.
La veille, nous avons déniché un prospectus avec un paquet de réduction dans de multiples restaurants et bars… Nous mettons nos sacs à une consigne à la gare routière puis nous passons la journée à aller de restaurants en bars, nous faisons les magasins.
On termine la soirée dans un bar qui a pour thème le film « The Big Lebowski » en sirotant des russes blancs… Le bar ferme malheureusement « tôt », à 1h du matin et nous devons rejoindre la gare routière.
La suite est sans intérêt, nous prenons la navette puis l’avion puis retour en métropole et notre vie confortable. Nous retrouvons trop vite nos habitudes, notre confort, nos télés, nos ordis… Hâte de repartir !
Prochain voyage, à vélo cette fois, autour des Terres Vikings… Affaire à suivre !