Réveil à 7h. On a bien dormi et bien vidanger également avec les litres de soupe et d’infusion de la veille. On prend notre temps ce matin, j’ai bien envie de discuter avec notre voisin de chambré qui roupille encore en face de nous.
Il se réveille vers 8h, sûrement à cause de notre agitation bien que l’on soit plongé dans nos bouquins respectifs.
Le cycliste vient du Montana et il parcourt l’Islande en vélo pendant 2 mois tout seul. Il a une tête marrant le type, une moustache à la gauloise et une cagoule, on dirait un vieil ermite.
On laisse notre ami se reposer et l’on part à l’assaut d’Askja. Etape que j’ai déjà réalisée 4 ans auparavant. Il se met à pleuvoir au bout de 15min. La 1ère partie est bien raide et je suis en nage aussitôt. J’ai horreur de cette sensation dès le matin, ça m’énerve, je retire mes vêtements, les remets parce qu’il caille… RAaahhh, je gueule tout seul…. Géraldine pars devant et me laisse me calmer tout seul derrière.
Le soleil se lève au fur et à mesure que l’on s’approche de Jonskard, le col qui nous permet de basculer dans la caldeira d’Askja (Askja voulant dire en Islandais boite ou caldeira). Toutes les roches environnantes se mettent à fumer ! L’évaporation est rapide et créée une sorte de brouillard. L’ambiance est vraiment sympa !
Le soleil tape fort et nous réchauffe, cela nous donne du baume au cœur. Je m’arrête de temps à autre pour immortaliser le paysage qui s’étend derrière nous : les grandes étendues de Ódáðahraun.
Jonskard. Nous y sommes, aux portes du plus grand volcan d’Islande ! Une caldeira de 45km² avec la présence deux lacs : Oskjuvatn qui est le plus grand et un plus petit, le Viti où l’on peut s’y baigner. Pour vous donner une idée de la taille de ce volcan, l’agglomération de Lille fait 40 km²…
En face de nous, nous apercevons les montagnes de Drekkagil que nous devrions franchir tout à l’heure mais le cratère est submergé par les nuages et l’on devine les trombes d’eau qui tombent sur les montagnes en question… La solution de repli est de prendre la route qui amène au lac Viti, au niveau de la brèche occidentale du volcan. Dans un premier temps, on profite du soleil pour manger au niveau du col puis l’on entame la descente en longeant le flanc nord de la caldeira.
La progression est aisée car il y a beaucoup de neige masquant le relief torturé du fond du cratère. Au fur à mesure que l’on s’approche de la brèche, le mauvais temps nous rattrape et c’est quand on amorce la traversée de la coulée de lave chaotique qu’il se met à tomber de la grêle et de la neige fondue… Il fait un froid de canard ! On avait prévu d’aller piquer une tête dans le Viti, c’est râpé pour cette fois. Nous atterrissons sur le parking où stationnent plusieurs voitures et bus de touristes. On erre un peu sur le parking, j’espère au fond de moi que la pluie cesse afin d’aller voir le Viti et Oskjuvatn mais Géraldine est frigorifiée. On décide alors de prendre la route qui sort du cratère et qui nous emmène au terme de 7km jusqu’au camp de Drekki. Cette fin d’étape sur la route est dure. Bien le décor soit superbe, on accuse quand même un peu les 8 jours de marche que nous venons de réaliser. Enfin, le camp apparait. J’ai hâte ! Est-ce que notre colis est là ???J’espère ! Sinon, cela va compromettre la suite de notre périple…
Je me dirige vers la maison du gardien et demande s’ils ont reçu un colis. Je lui donne mon nom, cela lui dit quelque chose ! Elle me dit que oui, elle a reçu un paquet ce matin !! Youhou !! Victoire ! Elle amène le paquet. Ascenseur émotionnel… Ce n’est pas le nôtre, c’est celui de Jeff!! Le trekkeur que l’on doit rencontrer sur le Bruajökull ! Au moins le sien est là… Le petit diable me tape sur l’épaule et me dit « vas-y, prend le » Mais ça va pas non ??? J’explique la situation à la gardienne et lui dit que c’est Myvatn Tour qui s’en occupe. Elle décroche le téléphone, discute en Islandais avec Ragga je suppose, et m’informe que le colis arrivera bien demain midi avec le bus !! Yeeeahhh ! C’est bon ça ! On perd à nouveau une ½ journée, va falloir revoir le programme mais au moins on peut continuer !! Je suis soulagé…
Le cœur léger j’informe Géraldine qui me dit « je te l’avais bien dit ! » avec son ptit sourire. On installe la tente au milieu du camp et en fin d’après-midi c’est une horde de 4×4 qui débarque. Que des Français en plus…
Je pars explorer les environs puis je rejoins Géraldine pour le diner et l’on se couche bercé par les conversations de nos compatriotes qui sont en train de monter leur barnum…