C’est notre journée de repos. Il fait un temps superbe! On se lève vers 8h et c’est bouquins, sieste, balade dans le camp, repos… J’arrête pas de penser au colis et je suis constamment sur le net en train d’actualiser le tracking qui reste malheureusement inchangé… Comme un C**, je change mes paramètres sur mon compte Free et je perd la connexion internet!! Impossible d’avoir des nouvelles de Ragga! Comme si c’était pas assez compliqué comme ça…
Va falloir que je trouve une connexion, que je réactive mon compte et que j’attende des nouvelles.
Midi, on se dirige vers les tables et on s’installe à côté d’un groupe de 3 français, 3 jeunes, assez bruyants mais avec des smartphones apparemment connectés… Ils mettent de l’eau à chauffer et se barre tous pendant un bon quart d’heure. Le temps que la casserole se mette à bouillir et à déborder. C’est carrément dangereux et on tente avec Géraldine de l’éteindre. Chose faite, voilà un bon moyen d’approche! 😉
Au cours de la matinée, un flot de touristes est arrivé avec les nombreux bus, c’est carrément blindé!! C’est dingue, hallucinant! On se croirait dans un parc d’attraction! On en peux plus des Français, les écouter se plaindre, ne jamais être content du coup on se plaint, on est bien Français, la boucle est bouclée…
Après notre déjeuner, je suis retourné voir les 3 Français pour leur demander leur portable, j’arrive tant bien que mal à réactiver ma connexion et Ragga m’a répondu! Elle les as appelé pour leur dire d’envoyer le colis dès que possible mais qu’elle n’est pas sûr qu’il arrive à temps… C’est la merde… On aurait dû l’envoyer plus tôt!! Et dans 2 jours on sera en plein Wild sans connexion, sans moyen de savoir si le colis est bien arrivé! Géraldine est positive, on y croit! On a pas le choix de toute manière, on poursuit comme prévu.
L’après midi est ponctué de sieste, de lecture et de repos, on retourne même pas dans les bains… On attends avec impatience l’heure de l’apéro pour déguster la 2e bière!
Vers 20h, nous entendons du monde autour de la tente puis tout d’un coup la toile se met à trembler fortement! M*** C’est quoi ce bordel, quelqu’un est en train de secouer la tente!! On commence à gueuler, j’ouvre la tente en vitesse prêt à sauter sur le malotru. Je m’imagine que c’est un randonneur bourré mais on tombe sur les gardiens. Une brunette et Ragnar Lothbrok en personne, et ils n’ont pas l’air content. Ils ont la fameuse étiquette que l’on colle sur la tente dans les mains et il y a aucune date dessus. Ils pensent que l’on a fraudé et pas payé! Géraldine commence à expliquer le problème car elle en sait plus que moi! Après 2/3 mots d’anglais, elle nous dit “En Français, c’est mieux!” Ok.. Qu’est-ce qu’il s’est passé?
1: le 1er jour, le ranger de l’accueil a oublié de nous donner les bracelets
2: Pas de bracelet, pas de toilettes et Gégé a du prouver qu’on avait payé en arrachant l’étiquette de la tente. On a eu le droit à une 2e étiquette mais ils ont oublié de mettre la date dessus
3: on passe pour des fraudeurs!
Grosse anecdote hein ? N’empêche que cela nous as bien saoulé sur le moment! La nana s’excuse un peu, le Viking ne bronche pas… Tout ça ajoute à notre souhait de quitter la populace et dénote la surpopulation de touristes de plus en plus mal élevé…
Cet épisode me réveille, je pars donc faire des photos des alentours, il y a un superbe coucher de soleil. Les montagnes se teintent de couleurs orangées et rosée, l’ambiance est magique, seulement dérangé par un attroupement d’Allemands légèrement bruyants.
Jour 7: La journée loose baptisée par Géraldine… On se lève à 6h au taquet pour être les premiers sur le stop. En effet, nous devons aujourd’hui rallier Nydalur, situé à plus de 150km de notre position. Ce passage en stop nous évite 4-5 jours de marche dans le Sprengisandur, un immense désert de sable et de roche situé au centre de l’île.
On petit déjeune entre Français, Géraldine me sauve le doigt en me mettant des mèches. En fait, j’ai un panaris depuis le début du trek… C’est moche! Puis on prends la direction de la route. On est dans un cul de sac, les gens qui partiront du camp ce matin passeront forcément devant nous, mais du coup ils seront plutôt limités en nombre! On passe le gué juste avant le camp et l’on se poste dans un virage à 1km et nous attendons sous le soleil et avec les mouches!
Il y a peu de voiture qui passent…Les gens ne sont pas très matinaux!
Au bout d’une bonne heure, un couple de quinqua Français en mini van s’arrête et nous emmène pas très loin à la jonction de la 208-225. Ils sont très sympas, on fait une pause photo près du lac de Frostadatavatn, magnifique!
On n’attends pas très longtemps avant qu’un couple d’Allemands nous récupère et nous emmène à travers la route défoncée. Accompagné de Mark Knopfler et de Sting pendant le voyage, les Allemands nous déposent donc au croisement avec la F228. La route est maintenant goudronnée et il nous faut rallier une autre intersection, juste au niveau de la F26 qui part vers le Nord et Nyidalur.
Il fait toujours aussi beau mais nous sommes aux portes du Sprengisandur et il y a un vent à décorner les bœufs. Nous prenons donc la direction du fameux croisement tout en pointant du pouce pour tenter d’amadouer les rares voitures qui vont dans cette direction.
On marche environ 3km pour arriver au croisement avec la F26 et l’on attend…
On attend…
Les rares voitures vont la plupart du temps vers le Landmannalaugar. Très peu vont vers le Nord….
On attends… Je marche perdu dans mes pensées autour du croisement.
On sort la doudoune rose de Gégé pour attirer les regards et le rose ça fait moins peur, paraît-il.
On attends… Personne ne s’arrête, que des gros 4×4 plein à craquer, que des vieux frileux d’accueillir des auto-stoppeurs, des cyclistes belges (très sympa!)
On attends… Cela fait 3h
Après une moyenne de 1,4 voitures par demi-heure, on se résigne… On ne sera pas à Nyidalur ce soir. La solution de secours, c’est de rallier le lieu dit Hrauneyjar pour y prendre un bus le lendemain matin. Nous rebroussons donc chemin tout en faisant du stop. Heureusement au bout de 20 min, un Islandais nous prends et nous dépose à notre destination. Il y a toujours un vent très fort et nous quittons la route principale pour aller se cacher dans les formations volcaniques situées en contrebas du motel qui caractérise Hrauneyjar. A l’abri des regards, à 200m de la route et de l’hôtel, on trouve un spot parfait!
On déploie la tente sur un tapis de mousse, un peu dégoutté dans notre journée loose… On perd une journée… Mais on gagne une journée de plus pour que le colis arrive à Drekki car je n’ai toujours pas de nouvelles… Demain, on sera au milieu de nulle part, sans réseau, sans rien (trop bien). On pourra compter que sur Ragga pour que le colis soit là à notre arrivée…
Heureusement pour se réconforter, j’ai caché une canette de Viking et c’est apéro improvisé avec nos 4 tranches de saucissons. Géraldine maîtrise parfaitement le rationnement de ce met, au combien salutaire dans ces moments… C’est du pur bonheur!
On se couche, il est 19h.
Carte et topographie
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