Trop bien dormi! Réveil à 5h repoussé à 6h. 1ère attaque de midges pour la commission du matin. Agréable! 🙂 Petit déjeuner et on décolle. J’ai trouvé un morceau de semelle dans le refuge et je tente de le mettre dans ma chaussure car mon tendon d’Achille me fait souffrir. La couture de la chaussure au niveau du tendon est abîmé, je me dis que le frottement échauffe un peu le tendon et que si je met un bout de semelle cela devrait me soulager…
On quitte le refuge à l’aube pendant que la famille autrichienne dort paisiblement. Le sentier quitte Shenavall vers le Sud et oblique vers l’Est le long de la Strath Na Sealga et l’on rejoint la piste principale qui pars vers le Sud, direction Kinlochewe le long de la Abahain Loch An Nid.
Au bout d’une heure et demi, mon tendon d’Achille me fait souffrir le martyr. Nous sommes obligés de nous arrêter pour que Géraldine me fasse un petit massage à l’Arnica, et que j’enlève le bout de semelle qui n’arrangeait pas vraiment la chose…Géraldine me donne aussi des anti-inflammatoires, j’espère que cela va faire effet!
On repart mais j’ai un coup de mou, mon tendon me fait vraiment mal, on se fait une petite pause à proximité de cascades tout en dégustant des Shortbread achetés chez Margaret. Trop trop bon! Au moment de repartir, plus aucune douleur dans le pied, les médicaments ont fait effet! Tant Mieux!
Nous continuons à monter vers le col de Bealach Na Croise. Je passe sur les 10 minutes de perdus parce que je suis parti dans la mauvaise direction et nous nous arrêtons au col pour manger. Une petite brise se charge d’éloigner les insectes pour le déjeuner. On s’octroie également une sieste sous un ciel nuageux de plus en plus menaçant!
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“Une étape difficile au vu de ma tendinite qui devient de plus en plus présente. Superbe vallée près de Lochan fada, une belle rencontre au bunkhouse de Kinlochewe” |
L’ascension du col de Bealach Na Croise s’est fait à travers champs, dans le wild total et c’est de nouveau dans des traces apparentes que nous nous approchons de Lochan Fada après être passé dans un vallon nommé Coire Mhic Fhearchair (c’est pire que de l’islandais!!). Au moment de la descente, le ciel s’assombrit et l’on subit notre première vrai pluie écossaise. Au bout de 10 jours, on n’a pas à se plaindre. La trace GPS nous fait descendre une petite colline jusqu’à une plage du loch où l’on retrouve un sentier qui longe les berges Est du loch. Malgré la pluie, le paysage est somptueux et imposant. On devine des gorges étroites où s’écoulent un torrent. Nous arrivons de l’autre côté du loch après une série de montées et descentes raides, à l’entrée des gorges de Gleann Bianasdail. Deux choix s’offrent à nous, une piste claire qui contourne les gorges par l’Est, mais qui est plus longue et qui se termine par de la route; une 2e piste qui rentre dans les gorges à l’Ouest, qui est plus courte mais qui descend plus bas et l’on doit, d’après le guide, traverser le torrent à gué. Ils spécifient bien que la traversée peut être impossible en temps de pluie… Vu le temps on choisit d’aller à l’Est. Et vous savez quoi? Vu qu’il y avait un sentier, qu’il fait un temps pourri, que l’on est fatigué (je cherche des excuses), que mon pied me fait mal etc. Bref je regarde mon GPS qu’au bout d’une demie heure pour m’apercevoir que l’on a pris vers l’Ouest! Je me disais aussi qu’on aurait dû traverser le torrent en amont, mais j’étais perdu dans mes pensées, absorbé par le terrain. “Impossible” de faire demi tour, on est déjà trop engagé, et puis le décor est magnifique, c’est très escarpé et le temps pluvieux accroît la violence du torrent qui s’écoule à nos pieds.
Nous descendons le long du torrent qui se transforme en cascades étroites parsemée de vasques similaires à celles que l’on a rencontré près de Knockdamph, mais cette fois ci, on ne s’arrête pas pour se baigner!
Je redoute le passage à gué, car le débit est vraiment furieux!! Et comme par enchantement, un pont de bois apparaît nous permettant de traverser aisément la cascade! C’est parfait!
Mais ce n’est pas pour autant que l’on est arrivé… Nous marchons encore 5km le long de la Kinlochewe river à travers un sous bois très humide puis nous arrivons enfin au Bunkhouse (dortoir littéralement) de l’hôtel de Kinlochewe qui se situe à côté d’un pub, ouvert ….
Je récupère le colis et le gérant de l’hôtel nous emmène vers le bunkhouse qui se situe à quelques mètres de l’hôtel. Le bunkhouse est composé d’une grande cuisine avec tout ce qu’il faut pour faire un manger, une chambre dortoir avec des lits superposés par 3 et un coin WC et douche. C’est propre, et les matelas ont l’air vraiment confortable! C’est parti pour lessive et douche avec bonheur! Un régal!
Seulement deux personnes sont avec nous, une vieille femme aux allures de vieilles hippies et un homme d’une quarantaine d’année. On fait juste les salutations et on part boire un verre au pub d’à côté. Une bonne pinte de bière bien tiède! oui oui bien tiède! Mais délicieusement fruitée, j’en suis agréablement surpris!
On retourne au bunkhouse pour reprendre l’apéro avec les bières que l’on avait mis dans nos colis, une bonne Duvel avec des chips, c’est le bonheur! Ces bières sont dix fois meilleures que toutes les autres! On les as mérités!
Ce soir pas de lyophilisés, c’est grand repas! Une bonne boite de cassoulet toulousain! Un vrai régal! Nous dînons en compagnie de nos deux colocataires puis le gars engage la conversation. Un peu désinhibé par les quelques bières que nous avons ingurgité, je laisse faire resurgir mon anglais et j’entame la discussion.
Le gars est vraiment sympa, très à l’écoute et n’hésitant pas à répéter lorsque j’ai du mal à comprendre ce qu’il dit. L’accent écossais n’aide pas vraiment! Dans la précipitation et parce que j’étais crevé, je n’ai même pas noté son prénom… Il va falloir que j’apprenne à prendre des notes,des mots clés dans mon carnet de voyage car je me force encore à faire des phrases…
Bref, John (on l’appellera comme ça) fait de la randonnée également, et il connait bien le coin puisqu’il gravit ce que je comprend par “Mount Roses” (ce sont en fait les Munros, je l’apprendrai le lendemain dans une revue de trek abandonnée dans un refuge). Au cours du 18e siècle, Sir Hugh Munro établit une liste de toutes les collines d’Ecosse ayant une altitude supérieure à 914.4m soit un total de 283!! (Voir liste!). Le challenge étant de tous les gravir. John a commencé ce challenge il y a plus de 10 ans, et continue chaque année à cocher sa liste, tranquillement. Un très bon moyen de découvrir les highlands écossais. Le récit de John me fait littéralement rêver, je trouve l’idée vraiment super! Il m’apprend qu’il n’y pas que les Munros! Il y a aussi les Corbetts, les Grahams, les Donalds, d’autres listes répertoriant d’autres collines d’une altitude différente!! Un vrai terrain de jeu! Certains trailers ont déjà gravi plus d’une dizaine de fois les Munros!!
La discussion pars sur nos différents voyages et nos treks. On passe une très bonne soirée puis nous partons nous coucher, repus! Il est 21h 🙂
Trace GPS et Profils altimétriques
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