Pas trop mal dormi, même si le plancher du bothy est un peu trop régulier et plat! Je préfère à la limite un sol un peu plus difforme! Géraldine, elle, a bien dormi. Ne tenant plus, je sors dehors afin de me soulager. Pensant ne pas rester très longtemps, je sors en caleçon et sans m’être au préalablement mis du Smidge (répulsif). En 30 secondes, je suis complètement bouffé. Je dénombre sur mes cuisses au moins une bonne dizaine de piqûre! Saletés de bestioles. On peut petit déjeuner à l’abri ce matin, et vu l’étape de la veille, on fait un gros repas tout en prenant notre temps. Ce n’est qu’à 10h15 qu’on lève le camp. La piste contourne le Loch Gleann Dubh, longe tranquillement la côte puis s’élève doucement tout en contournant la montagne “Beinn Aird da Loch”. La piste est bien indiquée, le temps nuageux mais la température est plutôt clémente, tout se passe bien. Lorsque l’on bascule de l’autre côté, la vue est splendide, le Loch Glencoul et le Loch Beag apparaissent avec ses petits îlots de pierre ainsi que le bothy Glencoul qui sera notre refuge pour le déjeuner.
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” Une superbe étape! Si les midges vous embêtent, profitez à fond des bothy. La trace entre Glendhu et Glencoul est vraiment magnifique. La partie wild reste difficile et il faut faire bien attention où l’on passe près de la cascade. La descente vers Inchnadamph est vraiment longue. L’attaque des insectes le soir, est la pire de tout le séjour! Horrible! Heureusement que l’on avait le colis pour nous réconforter…” |
Le sentier le long à flanc de la montagne se poursuit en courbes de niveaux, et sa faible largeur nous oblige à plus de vigilance. Alors que l’on entame la descente, le sentier se transforme en piste 4×4 où un mini tractopelle y est stationné. Ils sont vraisemblablement en train d’entretenir et d’aménager l’accès au flanc de la montagne. La descente vers Glencoul est assez raide mais nous y parvenons assez rapidement. A notre arrivée un chien accours vers nous suivi de son maître qui prend place dans une mini chenillette et s’engage sur la piste abrupte. Il s’avère que c’est un des ouvriers qui s’occupe de l’entretien de la piste. Pendant ce temps, nous prenons place dans le refuge de Glencoul où nous pouvons faire sécher nos vêtements, chauffer de l’eau et une petite pause avant de repartir. Le temps est superbe, le refuge à l’ombre et il fait bien frais à l’intérieur, c’est vraiment agréable!
Nous faisons également une inspection de nos corps car depuis hier, Géraldine retrouve plein de tiques qui se baladent impunément sur sa peau. Elle en élimine au moins 5 ce midi! Malgré mes poils, l’inspection révèle aucun parasite, je touche du bois!
Vers 13h30, on se dirige vers la cascade, Eas a Chual Aluinn, que l’on avait repéré au loin depuis le flanc de la montagne, tout en longeant Loch Beag. La piste très nette au début disparaît rapidement après un mur de pierre nous obligeant de nous frayer un chemin à travers de grandes fougères. Le reste se fait dans le wild complet. Le guide spécifie qu’il faut bien faire attention à la navigation et qu’il faut traverser la rivière que l’on longe le plus tard possible, au pied des cascades. Vu le débit, on aura aucun soucis pour traverser la Abhainn an Loch Bhig. Trop concentré sur le terrain, on s’éloigne un peu trop du passage à gué et l’on doit redescendre vers la rivière pour ré-attaquer un flanc de montagne quasiment en ligne droite. Il n’y a toujours aucune piste et l’on se fraye un chemin à travers la bruyère, la mousse, les ruisseaux les arbrisseaux serpentant tant bien que mal pour atteindre le haut du vallon. Il fait une chaleur étouffante et les taons et les cousins s’amusent à nous piquer et nous brouiller la vue au cours de l’ascension… On arrive légèrement éreintés et trempés de sueur! Mais ce n’est pas la fin de l’ascension, le col, Glas Bheinn est à 600 m d’altitude et nous sommes qu’à 300 m.
Malgré tout, l’ascension jusqu’au col se passe très bien mis à peine nous nous posons admirer la vue que nous nous faisons attaquer par des nuées de midges qui nous sommes de repartir… Si haut, on est encore emm**** par des foutus insectes.
La descente vers Inchnadamph est un vrai supplice pour mes jambes. Ma douleur dans le mollet est insoutenable et je commence à perdre le moral au fur et à mesure de la descente. Géraldine quant à elle va plutôt bien et me distance assez facilement. Le soleil tape fort en cet fin d’après – midi et il y a pas du tout d’air. Je commence à remettre tout en question, le trek, mes capacités, le pourquoi on se fait chier à marcher des bornes comme ça! Bref, je cogite un peu trop au cours de cette descente qui est interminable!! Finalement Inchnadamph apparaît enfin dans la vallée. Nous atteignons le petit village vers 19h, complètement fatigués. Il nous faut encore trouver le colis, et s’installer pour bivouaquer. Nous passons à côté d’une auberge de jeunesse où je m’y rend pour savoir si c’est eux qui ont réceptionné notre colis. Apparemment non… On leur demande également s’il ont de la place pour la nuit, même un coin d’herbe pour planter la tente car cela fait 4 jours que l’on se lave aux lingettes bébés, on est sales et on aimerait bien se détendre avec une petite douche. Malheureusement, l’auberge est pleine. Nous nous dirigeons vers l’hôtel d’Inchnadamph où notre colis devrait nous attendre. En effet, le colis est bien là! Ouf! Géraldine me demande si on peut dormir ici, mais je dis non directement, c’est pas le but du trek, il fait beau en plus, on est pas en galère etc. Je réponds un peu sèchement sous le coups de la fatigue, de la chaleur et de la crasse. Nos nerf sont un peu à vifs en cette fin d’étape. Je demande malgré tout s’il reste de la place ainsi que le tarif. En apprenant que c’est 60 livres la nuit par personne, on décide d’un commun accord de passer la nuit dehors, cela ne rentre pas dans le budget. Seulement on est complètement crevé, il fait chaud, il n’y a pas d’air, et les midges commencent à se concentrer autour de nous. Il faudrait prendre de l’altitude mais on a la flemme de repartir… On se met donc au fond d’un parking à proximité de la route et de l’hôtel. Le pire bivouac du séjour! L’attaque des midges survient au cours du montage de la tente. C’est horrible! La pire attaque de tous! Des milliers d’insectes nous tourbillonnent autour de la tête, nous piquent les seuls centimètres carré de peau non protégés, virevoltent devant les yeux, passent tout de même à travers la moustiquaire de tête… Je craque, je m’énerve, je prends les bouteilles et m’exilent vers le ruisseau abandonnant Géraldine, elle aussi à bout… Au bord du ruisseau, je remplis les bouteilles et en profite pour me rincer la figure et le torse. Je ne reste pas longtemps car les insectes sont partout. Je reviens et retrouve Géraldine en pleurs, à bout. Les midges l’empêchent de se soulager sans être attaquée de toutes part. On trouve un subterfuge puis on se réconforte et on reprend le montage de la tente. Enfin, on balance toutes nos affaires le plus rapidement possible à l’intérieur ainsi que nous même afin que le moins de midges puissent rentrer dans la tente. C’est ensuite le génocide, on élimine plusieurs dizaines d’insecte qui ont réussi à pénétrer à l’intérieur de notre havre de paix. Nous sommes en sueurs et le soleil continue de taper sur la toile de tente, la température à l’intérieur est suffocante. L’ouverture du colis, des bières, des chips, des gâteaux qui s’y trouvent nous réconfortent énormément. La tension redescend. Géraldine s’imagine même quelques midges en rond dans une salle, avec un paperboard en train de planifier chaque attaque. Cela nous fait bien marrer! On est finalement bien, heureux d’être là. 🙂 :). Le petit plus du colis, c’est de pouvoir mettre un repas différent des lyophilisés, comme des saucisses lentilles en boite par exemple. Sauf qu’il faut les faire chauffer à l’extérieur de la tente, avec les bestioles… La flemme… C’est froid que l’on mangera nos saucisses lentilles, et c’était bon. Quand on a faim et que l’on a que ça, on trouve tout bon, on oublie un instant nos petits conforts et on se contente du plus simple… C’est ça les vacances! (Enfin pour nous hein!)
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