Ressenti de l’étape:
- Une étape technique mais pas difficile si l’on est pas assujetti au vertige et pas à l’aise avec l’escalade ou la “Via ferrata”. Un peu déçu par le cirque, je m’attendais à quelque de chose de plus fou que le cirque de Lundracellu. Une des meilleures étapes quand même, vraiment super de grimper partout, les chaînes, les pierriers etc Excellent! Aucun soucis pour cette étape! Et super après midi dans les vasques du ruisseau en contrebas des bergeries!!!
C’est le grand jour, le jour J, le jour où on va traverser le cirque de la Solitude alias E Cascettoni. C’est l’étape que beaucoup redoute, dont on entend parler partout. Parfois, on résume le GR 20 à cette étape insurmontable, ce qui est bien réducteur vu l’ampleur de la randonnée. Bref, on part à 6h30 d’Asco pour se diriger vers le Sud Ouest et grimper vers les portes de l’enfer.
Encore une fois, je sue très vite, le temps de chauffer la machine engourdie des 3 jours précédent. Mais le physique est là et l’on s’approche lentement mais surement des contreforts du cirque.
Sur cette première portion, on se fait doubler par deux trailers dont un qui ne tardera pas à faire demi-tour en quatrième vitesse pour aller chercher son portefeuille oublié dans le refuge. On apprendra par la suite que Franck, un des deux larrons, l’avait déjà pris pour lui rendre! Le pauvre gars s’est tapé un aller retour pour rien, enfin bon c’est des trailers…
Après 45 min de marche sur une trace très facile, on se mesure au versant qui nous amène à la Bocca Tumaginesca, porte d’entrée d’E Cascettoni. Je m’arrête à côté d’une retenue d’eau pour contempler le panorama. Un petit cliché et je rattrape Géraldine qui a déjà commencé l’ascension du col. Fini le sentier, on passe à des pierriers et des dalles rocheuses.
Alors que Géraldine s’approche d’une paroi pour grimper, elle trouve un sac plastique avec un saucisson dedans!! Elle interpelle le gars devant, qui lui répond (en Anglais) qu’il n’aime pas ça et que l’on peut le garder… Le saucisson n’est même pas entamé! Pourquoi en acheter si l’on aime pas…? Il y a même une miche de pain avec! Bref, on se pose pas de question, on le garde précieusement dans nos baluchons. Après une bonne demi heure, on atteint enfin la Bocca Tumaginesca et l’entrée du cirque de la Solitude.
En arrivant devant, je ressens une légère déception, une sensation de “C’est juste ça, le cirque de la solitude?!” Le problème, c’est que l’on vous rabache que le cirque est quelque chose de dément, on s’imagine un truc de dingue. Oh le mec blasé, le rabat joie… Je ne dis pas que c’est moche, au contraire, c’est superbe mais en comparaison de mon ressenti lorsque j’ai vu le cirque de Lundracellu lors de la 2e étape , je suis moins impressionné. Je dirai que c’est du même ordre, sauf que cette fois ci on contourne pas le cirque mais on descend bel et bien dedans…
On s’accorde une pause bien méritée avant d’attaquer les hostilités. J’ai hâte de me mesurer au “monstre”. Le cirque de la Solitude n’a de solitude que le nom, c’est l’usine à randonneurs. Une bonne vingtaine de personnes est en train de monter, nos acolytes arrivent derrière et l’on aperçoit dans le fond plusieurs personnes qui arrivent de l’autre versant. Le fait d’avoir cette foule rend la chose encore moins sauvage moins stressant. Dommage, j’aurai bien voulu avoir la sensation de passer le cirque tout seul, cela doit être vraiment grisant, sans un bruit, juste les cailloux qui dévalent les parois sous nos pas…
C’est parti, on met nos gants, pantalon de rigueur et on emboîte le pas mal assuré de notre Allemande qui a pris la tête de la descente.
La première partie se passe comme sur des roulettes, on s’éclate bien, il faut bien s’accrocher aux chaines et assurer ses prises. Rien d’insurmontable. A aucun moment, on a été en difficulté sur cette descente. La remontée a d’ailleurs été “facile” également. Le diaporama illustre quelques passages dans le désordre de notre descente dans le cirque et la remontée vers la Bocca Minuta.
Alors que l’on ai atteint le fond du cirque de la Solitude, on entend Franck et JB fanfaronner tout en haut, ils n’ont apparemment pas encore commencé la descente. Je dis à Géraldine qu’ils vont moins faire les malins par la suite. En effet, peu de temps après, plus un bruit, plus de cri dans le cirque, juste le murmure de la concentration… 😉
Après l’ombre d’E Cascettoni, on termine l’ascension par un pierrier face au soleil pour atteindre finalement la Bocca Minuta. On s’accorde une longue pose afin de profiter du paysage, de discuter avec nos compagnons de route… De faire de nombreuses photos!!
Alors que l’on déguste un morceau de saucisson avec du pain, fruit de l’abandon de l’Anglais, on entraperçoit JB et Franck dans le pierrier, dans le mal total, en train de pester sur le cirque! Ils en ont apparemment chier comme des russes! Il faut savoir que la veille, ils avaient tourné au rosé, bières et burgers, et qu’ils ont attaqué le cirque avec une pom’pote dans le ventre. Les conditions physiques n’étaient donc pas optimales! N’empêche qu’ils ont le sourire et nous font bien marrer! C’est fort agréable.
La pause se termine, et l’on repart vers le refuge de Tighjettu puis les bergeries de vallone. La descente est longue, raide, et en plein soleil. Je souffre pas mal de la chaleur au cours de la descente et j’ai tout de même les jambes un peu raides!
La descente est somme toute superbe, de grande dalles de roches polies par les précipitations. 45 min 1h de marche nous ammène au refuge de Tighjettu où l’on décide de faire la pause de midi à l’ombre sous le refuge. Bien qu’il nous reste que 30 min de descente, on prends le temps de se poser, et de manger. On rencontre deux jeunes qui font le GR 20 dans l’autre sens, partis à l’arrache, sans matos ou presque, pas ou peu d’expérience, ils en chient aussi mais apparemment moins que nos deux larrons. Comme quoi, le GR 20 est accessible même sans trop de préparations. Cependant les conditions météos y sont pour beaucoup… Pendant que franck se noque* les pieds, on commence à plier bagages et à se diriger vers les bergeries de Vallones. Sur le chemin, on traverse un ruisseau avec des vasques superbes, on “prie” pour qu’il passe à proximité des bergeries…
On arrive enfin aux bergeries, le cadre est sublime, les emplacements vraiment sympas! On se pose à l’ombre après avoir croisé deux ânes qui errent librement dans le bivouac, il faudra être vigilant…
Pendant que Géraldine déballe la tente, je vais payer au gardien l’emplacement. 5 euros, c’est moins cher que les autres! On va pouvoir se payer une bière alors. Ce soir, on décide de se restaurer au refuge, il paraît qu’il est plutôt bon d’après les commentaires que l’on a vu sur certains sites. En attendant, on se dirige vers le ruisseau et on trouve un endroit idéal pour passer la journée, une magnifique cascade et une vasque gigantesque, rien que pour nous… C’est le pied! Massage sous la chute d’eau et rafraîchissement toute l’après midi…
Vous en verrez plus dans la video à venir 🙂 Quelques vues des paysags environnants…
Dès que les rayons du soleil disparaissent derrière la montagne, on remonte au refuge pour prendre l’apéro, une Pietra et un saucisson. Avant de nous installer, on remonte à la tente et là on voit le sac de Géraldine ouvert avec nos soupes lyophilisées éparpillées par terre et qui semblent avoir été mordillées… Les ânes? On redescend vers le refuge.
Je m’installe sur la terrasse face au panorama et commence à rédiger mon journal de bord. Géraldine me rejoint et s’assoit à côté de moi pour profiter également… On apprend que l’un des serveurs est venu chasser les ânes qui avaient commencer à festoyer dans le sac de Géraldine! On a eu du bol, ils ont pas eu le temps de trouver l’avoine. Ouf!
J’interpelle à des gardiens du refuge pour lui signifier que l’on mangera à cette table ce soir. J’entends alors dans la cuisine, le gardiens en chef et le cuistot, qui râle de temps à autre, “Quoi? en plus ils prennent une table de quatre à eux deux!“? En parlant de nous… Bref, je n’y prête pas attention et un couple d’Allemands vient s’asseoir en face de nous, donc pas de soucis, la table est pleine. Pendant ce temps, une vingtaine de Coréens sont installés, on assiste à la photo de groupe habituel et à la photo avec le jeune serveur qui selon les Coréens, ressemble à Léonardo Di Caprio… Peut être oui, mais en plus gros… Comme dans beaucoup de refuge sinon tous, il y a un menu unique. Déjà, on a pas trop compris le menu, on pense qu’il y le choix entre un ragoût de veau et des pâtes pour le plat de résistance, on choisi le ragoût de veau Le serveur nous ramène un saladier de pâte avec un peu de sauce. Je me dis que c’est l’accompagnement puis aperçoit deux morceaux de viande dans le fond… Bon d’accord, c’était les deux mais il y a franchement pas beaucoup de veau là dedans. Je me retourne et aperçoit la table d’à côté avec un saladier énorme rempli de viandes, idem pour le couple d’Allemands devant nous!! Et nous deux morceaux tout petits… Ok… On est lésé? Est-ce volontaire? Géraldine ose en redemander, le serveur nous adresse un regard dédaigneux, l’air de dire ” Je t’emmerde“‘. Ils nous en ramène quand même… Bon…
La suite, soit dessert soit fromage. Géraldine demande ” C’est quoi comme fromage?” Le type lève les yeux au ciel, soupir, et lâche sèchement “Un fromage d’ici!” Ok…. Amabilité quand tu nous tiens!
Dernier épisode avec le serveur: le couple d’Allemand essayent de comprendre ce que le serveur leur dit. Après 3 -4 répétitions, l’Allemand galère, je traduis en anglais ce que le serveur dit. Qu’est ce que j’avais pas fait… Le serveur lève les yeux au ciel, soupir et lâche sèchement ” Ils essayent d’améliorer leur français!” Ok…. Sorry dis-je discrètement…
Putain, le serveur imbuvable! Bon, on se lève et on va payer à l’intérieur. Ne lâchant rien, je redemande le type de fromage, cette fois ci le type nous explique qu’il est fabriqué à la bergerie etc C’était si compliqué que ça???!!!!! Merde!
Un peu en colère face à l’atitude des corses avec nous, on remonte se coucher…