C’est le dernier jour de trek. Déjà 18 jours à marcher, à crapahuter, escalader dans un décor majestueux… Les meilleures choses ont une fin. Une autre forme de voyage nous attends : le stop, le bus et les spots touristiques de la côte Sud tout en se rapprochant de Reykjavik.
Réveillé à 6h00, j’ai trop bien dormi ! En attendant que Géraldine se réveille, je bouquine.
On prend le petit déjeuner et je reçois à nouveau un message de Jeff, il était à 3km de nous hier ! Il dit qu’il sera au barrage dans la journée, je présume que c’est celui de l’Eyabayakajoküll où l’on va passer.
Nous partons tôt et descendons tranquillement sur la rive sud de la petite étendue d’eau puis à après traversé un ptit passage à travers les roches nous débouchons sur l’immense vallée fluviatile de l’Eyabakayar. Nous passons à 700m du spot où Jeff a dormi la veille. Personne.
Je scrute aux jumelles les environs afin d’apercevoir notre ami mais rien, la vallée est déserte. Aucun bruit, sauf celui de rares oiseaux ou de l’écoulement de petits rus.
Nous descendons la pente recouverte de mousse pour gagner une piste qui nous amène vers les chutes d’eau d’Eyabayakafoss.
Démontage de tente
La vue depuis la tente ce matin
De l'autre côté du col
Le Snaefell en miroir
Le paysage est très ouvert et ne m’emballe pas des masses, limite blasé. C’est le dernier jour, les sentiments se mélangent, sont confus. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas le plus beau paysage que l’on ai pu croiser.
Alors que l’on s’approche des chutes, nous sommes dépassés par un 4×4 rouge flamboyant appartenant aux rangers du parc.
Nous continuons notre marche le long de la rive gauche, suivant une petite piste animale à travers une sorte de tourbe casse patte. Comment on a pu faire autant de kilomètre en Ecosse dans cette bartasse !? Nous arrivons à une immense barrière de béton qui tranche l’horizon : le barrage.
Cela commence à être dur, je n’ai plus de pattes. On s’arrête 1km après le barrage pour déjeuner au soleil. Nous sommes juste à côté d’une route goudronnée, il n’y a personne, la lumière est déclinante, c’est limite déprimant…
Je reçois des nouvelles de Jeff ! Il sera au barrage vers 14h ! Je reçois en même temps sa position GPS et je percute qu’on parle pas du tout du même barrage, il est à celui de Hàslon situé au Nord-Ouest de notre position. Il part vers Drekki. C’est mort, on ne se verra jamais !
Il nous reste 5 km avant d’atteindre le lodge de Laugarfell et ses sources d’eau chaude… Le paysage vers le Nord est plus agréable, nous longeons la rivière qui a creusé un large canyon qui s’approfondi vers le Nord, au loin, nous distinguons des monts enneigés.
Suivant une piste équestre, le lodge apparaît au loin. Nous zigzaguons à travers la prairie pour enfin atteindre notre destination. Il y a un peu de monde, l’hôtel est vraiment sympa et ils ont aménagé des piscines alimentés par la source d’eau chaude ! Le bonheur ! Seulement 1500 couronnes pour la nuit et ils ont de la bière en plus ! C’est parfait !
Il est 14h. Nous passons l’après-midi à la « piscine », puis sieste sous le soleil puis retour aux bains puis apéro bière saucisson !
Pour le dîner, nous sympathisons avec des bordelais qui viennent d’arriver sur l’île. Nous mangeons ensemble puis nous retournons aux bains bouillants…
L'Eyabakayajokull
L'Eyabakayakafoss
Rangers
Le barrage
Voilà comment se termine notre trek. Un trek qui s’est très bien déroulé, notre expérience passée, la connaissance du milieu, un temps pas si horrible que ça, du bon matos, une condition physique adéquate et surtout un mental positif ont fait de ce voyage une expérience unique.
Maintenant, place à la galère (ou pas !)
PS : Regardez les photos, lisez le texte, imprégnez-vous des émotions et mettez par-dessus, « Gitano » de Kendji Girac. J’ai eu cette chanson de M**** dans la tête pendant au moins 3 jours. Impossible de s’en défaire… C’était horrible !