Lever 7h. Bien dormi mais la bière a eu raison de ma vessie et j’ai dû allé aux toilettes toute la nuit! Petit déjeuner et on dit au revoir à John et Margaret². Il est 9h lorsque l’on sort du bunkhouse. Le temps est maussade et menaçant. D’ailleurs au bout d’un quart d’heure on enfile nos vêtements de pluie. La trace longe la route puis part en serpentant dans la montagne Beinn Eighe. On subit une petite pluie par intermittence mais ce n’est pas trop embêtant. De toute manière, on a pas le choix! C’est un vrai labyrinthe de trace, et je me plante plus d’une fois, faut avoir l’oeil rivé sur le GPS, c’est usant! Arrivés en haut du col, nous faisons face à la partie wild annoncée dans le guide. Il faut contourner un superbe massif (Ruadh Stac Beag) dont la cime est dans le brouillard, à travers ce qui ressemble à un gros pierrier…
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“Une étape éreintante, 30km dont 5km dans un pierrier extrêmement difficile, de beaux paysages, toujours et un superbe bothy, encore!” |
Je laisse ma moitié partir devant pendant que j’immortalise ces moments puis je prends la suite. La première descente se passe plutôt bien puis cela devient vraiment sport et dangereux. La trace continue sur le flanc et il est très difficile de la suivre. Il faut tracer sa propre voie mais sans trop descendre pour éviter de faire trop de kilomètres en plus La pluie s’intensifie, le vent tombe rendant les midges plus qu’agressifs. La progression est ultra lente, et sape le moral! On est exténué, et affamé…On doit s’arrêter au milieu du pierrier pour manger. Pas moyen de trouver un endroit venteux pour faire fuir ces satanés bestioles… Profitant d’une légère brise, je met en route le gaz et je commence à faire bouillir de l’eau. Mais le sol n’est pas stable, et tout se casse la figure avec un coup de vent.. Graaah! Je recommence tout et je m’assure du bon maintien de la casserole sur le feu pendant que Géraldine lutte avec les midges…
Dès lors que nos lyophilisés sont prêts, nous sommes obligés de marchés sans cesse en mangeant car les midges sont là par millions!! C’est juste horrible. Le pire déjeuner du trek! Géraldine craque littéralement lorsque une nuée gigantesque s’acharne autour d’elle. On avale la mixture le plus rapidement possible et l’on repart dans le pierrier qui est plus dangereux que jamais. Je dérape et plusieurs fois mon pied passe au travers de la mousse qui recouvre certains trous entre les rochers.
On marche dans le merdier sur environ 5 kilomètres et cela nous prend au moins 2 heures! A peine on retrouve un sentier de l’autre côté de la montagne que ma tendinite du talon se réveil de manière fulgurante. Je me met à boiter sévèrement et à souffrir réellement. Géraldine me distance assez rapidement pendant que je descend comme un petit vieux arthrosé.
Le temps se dégage peu à peu et le soleil fait son apparition réchauffant considérablement l’atmosphère. Nous descendons le long de la Alt a’ Choire Dhuib Mhoir puis nous faisons une petite pause à proximité d’un parking le long d’une route départementale. Ce n’est pas encore fini! Il nous reste encore un col à gravir et à descendre pour atteindre le bothy mais il y a normalement plus de parties wild, mais quand même 15km, on fait que la moitié!
L’avantage est que le sentier est facile à repérer et à suivre! Pour une fois, je ne me trompe pas! L’ascension du col Bealach Ban se fait durement mais surement! On arrive assez rapidement en haut. Le panorama sur la vallée derrière nous est somptueux surtout avec ce ciel nuageux.
La descente de l’autre côté est vraiment longue surtout que l’on aperçoit au loin le bothy Coire Fionnaraich. La piste descend en courbes de niveau et serpente longuement le long de la montagne.
Lorsque l’on atteint le Loch Coire Fionnaraich, nous croisons un vieux couple d’écossais avec qui nous discutons un moment. Ils ont le sourire, très avenants, reconnaissant et admiratif de nos efforts et de notre périple. Cela fait chaud au coeur de rencontrer des gens aussi gentils… Il nous reste plus que 500m pour atteindre notre havre de paix.
De nouveau, nous serons seuls cette nuit. Malheureusement, il n’y a pas de bois et nous ne pouvons pas faire de flambée, dommage. La bière et la conserve de ratatouille que nous avions mis dans le colis récupéré la veille, nous réchauffe le corps.
Trace GPS et Profils altimétriques
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