La soirée et la nuit de la veille ont été agitées en raison de l’orage. Nous n’avons pas très bien dormi malgré tout on se lève vers 05h30. Il fait un temps superbe, le ciel est dégagé, le soleil est en train de percer derrière les montagnes. Le ciel se teinte de couleurs mauves et rosées, se répercutant sur les flancs des Dolomites que l’on peut enfin observer dans leur entier.
On se réveille doucement, on profite du paysage, on prends des photos puis nous rangeons notre matériel tranquillement afin que l’on nous repère pas et l’on prend notre petit déjeuner face à Forcella di Ciampai, notre col à gravir de la journée avant de quitter l’Altopiano.
Nous quittons notre lieu de bivouac pour rejoindre la trace puis nous descendons vers le pied du col. Je m’arrête souvent pour prendre des photos, la lumière est superbe ce matin!
La trace en GPX:
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Lorsque l’on arrive en haut du col, Jérémie part explorer les environs et en moins de deux, on le retrouve en haut d’une colonne surplombant la vallée. Il est encore tôt et avec les filles on fait de même, on part explorer le secteur. On prend un petit sentier qui part vers l’Est et qui nous amène une centaine de mètre plus loin à un point de vue vertigineux! La brume envahit la vallée en contrebas, en face les falaises de calcaires s’imposent massivement, la lumière transperce petit à petit les cimes des montagnes… L’ambiance est réellement majestueuse, il y a un petit côté Seigneur des Anneaux! Au loin on aperçoit un point lumineux sur un des sommet, on suppose que c’est le refuge du Piz Boé, refuge que l’on atteindra demain si tout va bien!
On reste s’imprégner du paysage pendant 45min au moins puis on repart tranquillement, entamant la descente vers Passo Gardena. Nous commençons à être à court d’eau mais nous allons pouvoir normalement en trouver à Jimmy’s Hütte, un refuge d’été qui se situe juste avant le Col.
Nous arrivons en haut d’un télésiège juste à côté de Jimmy’s Hütte. Je m’aperçois que j’ai perdu mon T Shirt à manches longues, je repars donc en mode trail refaire quelques minutes sur le sentier que l’on vient dévaler, pendant ce temps, mes compagnons de route s’en vont quérir de l’eau…
De retour, je retrouve Jérémie en train de pester contre les italiens, apparemment, le type n’a pas voulu leur donner de l’eau! C’est incroyable! On est en pleine montagne, sur LE sentier de randonnée de la région et les mecs ne sont pas capables de nous ravitailler.
Ce n’est pas fini! Le pierrier se termine par une section équipée de câbles et d’échelle. Avant de s’engager, on laisse passer une personne d’un certain âge qui descend de la montagne… EN TONGS! Enfin, en sandales plus exactement.Complètement interloqué, je dégaine la Go Pro pour immortaliser cet inconscient et c’est comme ça que j’ai pu enregistrer la magnifique chute du papy sur une pierre… Le pauvre bougre semblait également un peu dans son monde, il ne me répond pas quand je lui demande si ça va, il repart comme si de rien n’était. Bizarre!
On attaque la semi Via ferrata. C’est que du bonheur! Bien dur mais vraiment ludique! On arrive dans la brume qui se dissipe au niveau du refuge de Pisciadù où l’on déjeune nos lyophilisés. La brume disparaît complètement pour laisser place à un superbe paysage notamment le lago di pisciadù. Jérémie et Sandra qui sont vraiment à l’arrache niveau bouffe s’en vont demander un peu de pain pour agrémenter leur maigre repas. Donc pour 1 euro il récupère, 3 malheureuses tranches mais bon c’est déjà ça…A noter que les toilettes sont également payantes, tout se paye Italie je vous ai dit!
Nous repartons. Au fait, nous n’avons pas de nouvelles de Brigitte! Elle a dormi la veille dans la vallée de Passo Gardena, elle est donc devant nous mais où va-t-elle s’arrêter? Aucune idée… Au cours de l’ascension, j’aperçois quelqu’un tout seul à l’abri d’un rocher, je me demanderai toujours si ce n’était Brigitte, car on ne la reverra jamais!
Heureusement, la station n’est pas loin, on continue notre route pour atteindre la station où il règne un peu d’activité. Pas une fontaine, pas une source, on est obligé d’aller dans le bar d’un hôtel pour demander de l’eau du robinet. Quand je demande au barman si on peut faire le plein (5-6 gourdes plus les camel back…), je vois clairement que ça l’emmerde! Il nous demande de payer! Au final, il nous demande rien mais il avait pas l’air content! On est un peu énervé et surpris! C’est quoi ce pays ou cette région où on galère pour avoir de l’eau du robinet!! Tout se paye en Italie…
Bien chargé en eau, on repart à l’assaut de la montagne, bien content de quitter ces radins d’italiens! Le sentier monte au-dessus de la station puis part en courbe de niveau jusqu’au lit d’un torrent asséché où on galère un peu à le franchir puis, on attaque un pierrier bien raide. Les pierres sont bien instables, d’ailleurs plusieurs pierres tombent à grande vitesse. Un type descend le pierrier comme un fou sans faire attention à ceux qui sont en train de monter. Je commence à psychoter, un accident est vite arrivé… Je suis à l’arrière, Jérémie et Sandra sont loin devant, Géraldine est 100m devant moi. Soudain, un pierre de la taille d’un ballon de foot passe à 20m devant moi, il franchi le sentier à hauteur de tête… 3 min avant, Géraldine venait de passer… Quand je croise le type, j’essaye de lui signifier qu’il faudrait qu’il calme le jeu mais le type est dans son monde, j’ai l’impression qu’il ne m’entends pas…
Avant de rejoindre le refuge de Boé (pas celui de Piz Boé qui est en haut, à plus de 3000m), nous passons au pied du Cima Pisciadù, un sommet qui culmine à 2925m. il fait beau, on a le temps et la motivation de Jérémie à explorer chaque centimètre carré de ces Dolomites contamine tout le monde. On laisse les sacs en bas et on attaque l’ascension. On alterne marche et un peu d’escalade, c’est vraiment sympa! On se sent léger (comme des albatros), nous arrivons en moins de temps qu’il faut pour le dire. La vue est splendide, une visibilité à 360°… On reste un bon quart d’heure à profiter du moment puis quand les nuages se présentent à l’horizon, on décide de redescendre. C’est au cours de la descente que la pluie se met à tomber. On a eu un bon timing! Nous reprenons nos sacs, croisons un groupe qui part à l’assaut du sommet sous la pluie, il sont courageux!
Nous passons un petit col puis débouchons sur un plateau lunaire! Aucune végétation, un plafond nuageux bas, l’impression que les montagnes sont enneigés mais ce n’est que l’érosion qui transforme la roche grise en sables…
Nous contournons un dernier éperon rocheux et nous découvrons enfin le refuge Boé. Nous sommes complètement dans le brouillard et étant donné l’heure, nous cédons à la chaleur d’un chocolat chaud (une bière en fait;) ) dans le refuge.
S’en suit le problème du bivouac… Nous sommes à 2873m, dans le brouillard, il y a du vent, il faut vraiment pas chaud! Jérémie et Sandra hésite à prendre une nuit au refuge mais le prix les refroidit un peu.. Et puis, on est là pour faire du bivouac! Je vais demander si on peut camper, la réponse n’est pas positive mais pas négative non plus! Faut juste se mettre à l’écart du refuge et ne pas être en vue…
Après avoir longuement discuté du passage dans le glacier de Marmolada (j’y reviendrai plus tard, ça sera LA discussion du trek), on part à la recherche du spot. On se trouve un coin parfait à 200m du refuge, complètement à l’abri des regards et de la vue, en contrebas d’une petite dépression, sur un plateau surplombant un canyon que l’on admirera le lendemain matin…
On mange, on se met à l’abri et la pluie se met à tomber dru.. Nous sommes réveillé dans la nuit par un bruit de cascade… Oui de cascade! L’eau ruisselle sur le plateau au dessus de nous et s’écoule bruyamment à côté de nous. Allongé sur le dos, j’attends d’un instant à l’autre que l’eau s’invite dans la tente… Mais elle ne vient pas. En revanche, nos compagnons ont eu moins de chance, l’eau s’est accumulée sous leur toile et Jérémie a du creusé des tranchées pour l’évacuer…
La pluie finit par cesser et nous nous rendormons paisiblement…
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