On se lève vers 8h – 8h30. Le ciel est nuageux mais il ne pleut pas. Les averses sont passées au cours de la nuit mais heureusement il n’y a pas eu d’orage! A peine sorti de la tente, on se fait attaquer par quelques midges. N’ayant pas de répulsif, on se fait légèrement piquer. Ils ne sont pas trop nombreux et il y a une légère brise qui permet de les éloigner. Cette attaque est un avant-goût de celles qui vont survenir au cours du trek.
Petit déjeuner et on décide de descendre sur la plage pour aller tester la température de l’océan Atlantique. La plage et l’océan sont alimentés par un petit cours d’eau relié au Sandwood Loch. Une eau couleur thé s’écoule tranquillement vers la mer…
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” Une 2e étape sous un temps clément, premières attaques de midges, une longue étape, un passage sur la route usant, notre premier bothy. Une étape dure à la hauteur du Cape Wrath Trail! |
L’eau est super bonne! Si on avait plus de temps, on se serait baigné, mais il est déjà 10h, il faut que l’on parte. Nous avons environ 20km à parcourir pour atteindre Rhiconich.
On reprends nos sacs laissés en haut de plage et l’on se dirige sur le bord Nord du Sandwood Loch. Pour cette étape, on avait le choix entre, prendre au Sud et faire beaucoup de route, ou prendre par le Nord, dans le wild et faire moins de kilomètres. On a donc opté pour la solution la plus isolée et la plus courte, par le Nord! On devrait même rencontré un bothy (refuge non gardé) sur le chemin. Avant de partir, on s’arrête prendre de l’eau dans le loch et on inaugure notre Stéripen. Un petit crayon UV qui permet de stériliser 1 litre d’eau en 1min30! Même si les nombreux guides indiquent que l’eau est potable partout, nous prenons pas de risques. Ce serait dommage de tomber malade 2 jours après le départ! On rempli donc les camel back et c’est parti!
La trace longe donc le bord Nord du loch. La progression est d’abord aisée grâce à une sente créée par les animaux, surement des moutons. Puis la piste s’éloigne de notre tracé, nous devons alors tailler à travers champs, dans les grandes herbes, les mottes de terre et les tourbières tout en montant progressivement vers Strathan Bothy.
Perdu dans mes pensées et concentré sur le terrain, je ne regarde pas le GPS pendant environ 15min. Je m’aperçois que l’on est parti trop à l’Est et que le refuge se trouve à 500m au Sud de notre position. Sauf que l’on ne le voit pas… Ce n’est qu’à 100m, au sommet d’une petite colline, que le refuge apparaît. Havre de paix pour notre déjeuner.
Après un repas frugal, on s’octroie une sieste de 30 min qui nous fait un bien fou! Au moment de repartir, un écossais fait irruption dans le refuge. En short et T-Shirt, il arrive du refuge de Glendhu, on y sera que dans 2 jours! Le type galope mais bon il n’a pas 20kg sur le dos.
On poursuit notre étape en prenant au Sud du bothy sur un sentier pendant environ 300 m puis il disparaît complètement pour laisser place à du wild. On progresse lentement mais sûrement jusqu’au point culminant de l’étape (220 m) où le panorama qui s’offre à nous est superbe. Kinlochbervie ainsi que les villages alentours apparaissent devant nous. Kinlochbervie est un village de pêcheurs où le saumon issu de l’aquaculture est exporté dans toute l’europe. De nombreux camions frigorifiques sillonnent ainsi les routes tortueuses des Highlands.
Alors que l’on descend dans un vallon, le vent tombe brutalement coïncidant avec une attaque massive de taon, midges et moustiques. On enfile rapidement nos moustiquaires de tête mais la maille de la mienne s’avère trop large permettant au moucherons de passer. On accélère alors le pas pour regagner de la hauteur et retrouver une brise qui met en déroute nos assaillants.
Au cours de notre déroute, nous avons pris le chemin le plus court vers le sommet de la colline nous éloignant de la trace. Peu importe, on prend l’azimuth de Rhiconich et on finit par tomber sur une piste 4X4 non indiquée sur mon fond de carte et nous menant aux villages voisins de Kinlochbervie. Nous faisons une halte à la croisée de la route bitumée et de la piste et profitons des hauteurs pour assister à une fête locale où une course de brouette a lieu. Après un Snickers et une bonne rasade d’eau, nous repartons sur la route en direction de Rhiconich…
Le macadam tape sous nos pieds pas encore habitués à endurer tant de kilomètres par jour. C’est dur, c’est douloureux, et la fatigue se fait ressentir. Je parviens à trouver sur le chemin une petite épicerie qui vend du Smidge! Le vendeur est très sympathique mais ne comprend pas tout ce que je lui raconte, et moi non plus d’ailleurs… Bref, on repart équipé pour combattre ces sales bêtes! Après 8 km d’asphalte, on atteint enfin l’Hôtel de Rhiconich, destination “officielle” de l’étape. Pendant que l’on remplit d’eau nos outres, un écossais s’étonne de nous voir avec les moustiquaires sur la tête. Il n’est en effet pas attaqué alors que j’en suis couvert.. Sûrement les odeurs…
Il nous faut trouver un spot pour bivouaquer! On continue donc le long d’une rivière nichée dans un vallon assez étroit, sans vent et donc plein d’insecte. Les pentes sont trop abruptes pour pouvoir poser la tente, impossible de trouver un endroit… On commence à désespérer et nous marchons depuis un moment. Soudain, on aperçoit un Cerf sur la colline au dessus de nous! Magnifique! Cela remet un coup au moral! Au bout de 2-3 km, Géraldine décide de gravir une colline afin de trouver de l’air car en bas, c’est de pire en pire. Les midges sont là par milliers!!!
On finit par trouver un spot légèrement venteux mais suffisant pour éloigner les insectes. On monte la tente assez rapidement, en effet, des nuages menaçant arrivent par l’Est et c’est une fois à l’intérieur de la tente qu’il se met à pleuvoir légèrement.
Je fais chauffer l’eau dans l’abside et on déguste nos lyophilisés suivi d’un coup de goutte et l’on s’endort repus, bercé par le bruit de la pluie qui tombe sur la toile de tente.
Trace GPS et Profil altimétrique
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